Bulletin SC Var / Spéléo-Var (1ère série) n°20 1985 p.6 et 12
HISTORIQUE :
Inventeurs :
Club Martel Nice
Explorateurs :
Club Martel Nice
Date exploration :
23/03/1952
Additif :
VE.1986
Date modif :
16/03/2018
SITUATION/ACCES :
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DESCRIPTION :
Situation : Grotte située en rive gauche de la Siagnole, dans les falaises, face au vallon des Ambres, 15m sous le sommet. .Description : Porche s'ouvrant en milieu de falaise. D'après la tradition orale de Mons, cette grotte servait de refuge aux pestiférés. Ils y étaient descendus de la falaise.Equipement : C 25 (accès à la grotte par le haut ou en vire par le Nord).Autres coordonnées : 953.530 - 161.000 - 485m
ANNEXE :
Texte de Paul Courbon (2011)
GROTTE DES PESTIFERES
Mons (Var)
La grotte des Pestiférés s’ouvre en pleine falaise, en rive gauche de la Siagnole, très visible de la rive opposée, à partir de l’aqueduc romain de Roche Taillée. On y accède à partir d’un lacet de la D 58, où se trouve une ancienne installation industrielle. Là, un sentier mal tracé s’engage à travers bois au dessus des barres rocheuses. On le perd, puis on le retrouve, dans un sous bois facile à tra- verser. Du haut de la falaise, on ne voit pas la grotte dont l’orifice est en grande partie masqué par un arbre. Il faudra y chercher l’endroit où accrocher la corde nécessaire pour descendre jusqu’à la cavité.
De l’arbre où nous avions fait notre amarrage, une descente en rappel de 10,5m a abouti sur une vire, où une autre descente de 7,5 m a été nécessaire pour atteindre la grotte. On retrouve aussi la cavité sous le nom Baume des Echelles.
Carte IGN 3543 ET (Grasse) UTM 32
X 316.435 Y 4836.035 Z 490 env
DESCRIPTION
L’orifice rectangulaire de la cavité s’ouvre entre deux strates et mesure 8 m de large pour 5 m
de haut. Un vestige de mur de pierres assemblées à la terre le barre sur toute sa largeur. Du fait du peu de solidité de cet assemblage, le mur n’a pas résisté aux méfaits du temps et presque entièrement basculé dans le vide. Sa hauteur maximale n’atteint pas 0,5 m et on ne distingue aucun passage de porte et, évidemment, aucun vestige de fenêtre, ou d’ouvertures hautes .
La galerie qui fait suite à l’orifice a une vingtaine de mètres de long et ses parois sont le témoin des différentes phases d’érosion qui l’ont affectée. Si la partie basse a une largeur régulière de 4m, la partie haute forme un méandre caractéristique. Au fond de la galerie, un conglomérat, témoin d’un remplissage ancien, subsiste encore contre la paroi.
HISTORIQUE
La cavité a été explorée pour la première fois par le Club Martel de Nice, le 23 mars 1952.
Y. Créac’h le décrit comme un simple porche avec une murette basse. Là encore, pas de traces écrites anciennes et ce mur est une énigme. La tradition populaire qui a donné son nom à la grotte, veut qu’elle ait été le refuge de pestiférés. L’histoire nous rapporte les épidémies de peste qui ont ravagé la Provence. La dernière, en 1720, fut la plus violente, emportant près de la moitié de la population de villes comme Marseille et Toulon. A Marseille, Monseigneur de Belsunce qui se dévoua corps et âme lors de l’épidémie de 1720 a laissé son nom à l’une des grandes artères de la ville. On se souvient des maladreries, hameaux situés hors des villages, où les lépreux trouvaient refuge. Près de Marseille, dans le massif du Garlaban, on retrouve aussi la Grotte des Pestiférés, où en 1720 furent isolés les pestiférés de la zone. Mais à Mons, en supposant qu’on veuille les isoler, qui aurait amené des moribonds victimes de la peste dans cette cavité perchée, et surtout de quelle manière? Il y a bien une vire située 7,5m au dessus de la grotte, mais il aurait fallu en équiper certains passages acrobatiques. A la hauteur de l’orifice, une autre vire étroite part vers l’extrémité de la falaise, mais elle est très vite impraticable. Y aurai-il eu un éboulement d’un pan de falaise qui aurait emporté le passage ? Après la grotte du Vallon du Fil, nous nous heurtons ici à une seconde énigme. Cependant, différemment de la Grotte du Vallon du Fil, nous ne relevons ici aucun noircissement des plafonds par la fumée, ce qui auraient indiqué une
occupation prolongée ou fréquente.
BIBLIOGRAPHIE
Y. CREAC’H, 1987, Inventaire spéléologique des
Alpes-Maritimes, tome IV, Editions CEF, Nice,
p.999, sans plan.